Les communautés thérapeutiques, une des questions scientifique et théorique c’est comment pourrait-on réussir à faire des communautés thérapeutiques qui ne tombent pas dans cette dérive sectaire et totalitaire qu’a connu le Patriarche. C’est très difficile, il y a des dizaines d’exemples de ces dérives. Il y a comme même quelques communautés qui arrivent a fonctionner a peu près correctement, et les critères à mettre en œuvre pour qu’une communauté ne dérive pas vers la secte totalitaire sont des critères fonctionnels plus que des critères théoriques : c’est un conseil d’administration avec des gens de l’extérieur, c’est la présence de professionnels payés comme des professionnels et pas seulement des anciens toxicomanes, c’est la transparence et l’ouverture aux recherches extérieures, y compris les recherches de suivi de clientèle, etc.

Il y a un certain nombre de critères possibles pour essayer d’éviter qu’une communauté dérive dans la secte.

Dans les critères il y a aussi la question de la structure administrative et financière. Et l’ouverture a des recherches extérieures. Ca veut dire que les gens acceptent, par exemple que, ou des sociologues, ou des epidemiologistes, puissent venir et utiliser ces lieux comme terrain pour des recherches et pour voir comment les gens sont suivis, comment ça fonctionne, etc.

Au niveau de vraies communautés thérapeutiques, il n’y en a pas pratiquement, en France, qui correspondent à ces critères là.

Las comunidades terapeuticas, una de las preguntas científica y teórica, es como podrían lograrse comunidades terapeuticas que no caigan en esa deriva sectaria y totalitaria que conoció el Patriarca. Es muy dificil, hay decenas de ejemplos de esa deriva. Hay no obstante algunas comunidades que logran funcionar mas o menos correctamente, y los criterios a poner en obra para que una comunidad no derive hacia la secta totalitaria son criterios funcionales antes que teóricos: un consejo de administración con gente del exterior, profesionales pagos como profesionales y no solo antiguos exdrogadictos, transparencia y apertura a investigaciones externas, incluidas investigaciones sobre el seguimiento de la clientela, etc.

Hay un cierto número de criterios posibles para evitar que una comunidad derive en la secta.

En los criterios está tambien la cuestion de la estructura adminsitrativa y financiera. Y la apertura a las investigaciones exteriores. Eso significa que la gente acepte, por ejemplo, que, o bien sociólogos, o bien epidemiólogos, puedan venir y utilizar esos lugars como campo para investigaciones y para ver como la gente es seguida, como funciona, etc.

Al nivel de las verdaderas comunidades terapeuticas, practicamente no hay, en Francia, alguna que responda a estos criterios

On est aussi une institution de proposition de prise en charge alternative. On essaye d’accompagner les personnes, de la manière la plus libre possible, et c’est là qu’on a des difficultés avec la plupart des communautés thérapeutiques, c’est qu’on ne conçoive un accompagnement que dans un système relationnel ou la personne est toujours libre de partir à tout moment, de mettre fin à la relation a tout moment, d’arrêter les traitements à tout moment. On n’a jamais, en aucun moment, une situation de contrat envers les personnes.

Dans ce contexte là, Marmottan n’est pas seul. On travaille avec beaucoup d’associations dans des petits lieux en France, qui partagent à peu près totalement, notre manière de travailler.

On peut penser que Olievenstein et Marmottan ont influencé la plupart des institutions pour toxicomanes en France, en dehors du Patriarche, et l’ANIT, par exemple, l’Association Nationale des Intervenants en Toxicomanie, est très proche des positions de Marmottan.

Donc, ce que représente, il me semble, le courant Olievenstein, le courant Marmottan, c’est tout le champ de la chimique de la toxicomanie. L’opposition, en France, est venue au début des communautés thérapeutiques. Peut être qu’il va y avoir des réactions, mais elles sont restées marginales.

Mais le plus gros danger actuel c’est plus dans la mise en œuvre de stratégies de santé publique et de distribution de médicaments et de produits de substitution par tous les généralistes, qui fait croire au public que le problème de la toxicomanie est résolu.

On est passé d’une période ou l’ennemi principal c’était les communautés thérapeutiques fermées, genre le Patriarche, avec des non-professionnels, des anciens toxicomanes, et des programmes de type sectaire, a une période ou le danger est beaucoup plus du coté de l’Etat, de l’épidémiologie de la santé publique, et des logiques du grand nombre, qui importent, pour des raisons économiques, des modes de pensée très normés.

Somos también una institución de propuesta de atención alternativa. Tratamos de acompañar a las personas, de la manera mas libre posible, y es ahí que tenemos dificultades con la mayoría de las comunidades terapeuticas que no pueden concebir un acompañamiento en un sistema relacional donde la persona siempre es libre de partir, en todo momento, de poner fin a la relación, en todo momento, de interrumpir los tratamientos, en todo momento. No tenemos, en ningún momento, una situación de contrato con las personas.

En ese contexto, Marmottan no está solo. Trabajamos con muchas asociaciones en pequeñas ciudades en Francia, que comparten mucho nuestro manera de trabajar.

Podemos pensar que Olievenstein y el Marmottan han influenciado la mayor parte de las instituciones para toxicómanos en Francia, por fuera del Patriarca, y la ANIT, por ejemplo, la Asociación Nacional de Intervenientes en Toxicomanía, tiene poscion es muy próximas las del Marmottan.

Por lo tanto, lo que representa, me parece, la corriente Olievenstein, la corriente Marmottan, es todo el campo de la química de la toxicomanía. La oposición, en Francia, provino, al principio, de las comunidades terapeuticas. Es posible que haya reacciones por ahí, pero han permanecido marginales.

El principal peligro actual es mas bien la puesta en obra de estrategias de salud pública y la distribución de medicamentos y de productos de substitución por todos los (médicos) generalistas, lo que hace creer al público que el problema de la toxicomanía ha sido resuelto.

Hemos pasado de un periodo en que el enemigo principal eran las comunidades terapeuticas cerradas, tipo el Patriarca, con los no-profesionales, los antiguos toxicómanos, y los programas de tipo sectario, a un periodo en que el peligro se encuentra mucho mas del lado del Estado, de la epidemiología de la salud pública, y de las lógicas de los grandes números, que importan, por razones económicas, modos de pensamiento mucho mas normalizados.

Un exemple est dans l’utilisation des neuroleptiques pour les personnes psychotiques. Si on a une vision biologique médicale, on croit qu’un psychotique c’est quelqu’un qui a un circuit qui disfonctionne et qu’il faut équilibrer, on a toutes les chances de faire de la camisole chimique.

Par contre si un psychotique c’est une personne avec qui on aurait une relation on peut l’aider à utiliser ces médicaments, discuter avec lui sur ce que ça lui fait, et on peut l’aider a avoir une vie plus facile.

Un ejemplo lo encontramos en el uso de neurolépticos en personas psicóticas. Si tenemos una visión biológica medica, si creemos que un psicótico es alquien que tiene un ciruciont que funciona mal y que debemos equilibrar, entonces tenemos todas las probabilidades de realizar un chaleco químico.

En cambio, si un psicótico es una persona con la que tenemos una relación, podemos ayudarlo a usar medicamentos, discutir con él sobre sus efectos, y podemos ayudarlo a tener una vida mas fácil.

Alors, on peut espérer que par rapport à la psychiatrie on garde un certain pouvoir de subversion. Peut être que l’expérience que vous avez fait dans une communauté thérapeutique, de voir ces psychotiques, qui pouvaient avoir été masqués comme psychotiques pendant longtemps, ça donne des nouvelles idées pour prendre en charge des psychotiques. Et peut être qu’à partir de la prise en charge des toxicomanes on va réussir à influencer certains courants psychiatriques.

Entonces podemos esperar que en relación a la psiquiatría conservemos un cierto poder de subversión. Quizas la experiencia que Ud. ha hecho en una comunidad terapeutica, de encontrar psicóticos que podrían haber permanecido enmascarados en tanto psicóticos durante tiempo, permita nuevas ideas para la atención de los psicóticos. Y quizas a partir de la atención de los toxicómanos podamos lograr influenciar algunas corrientes psiquiátricas.

Les premiers signes de nos clients c’est la rupture avec l’école, la rupture avec la famille, et parfois, même, le début de vol et de trafic avant même les problèmes de consommation.

On commence à voir maintenant de nouveaux consommateurs qui sont des gens avec beaucoup moins de problèmes sociaux, qui consomment dans des espaces festifs, les «raves parties», etc.

Les gens, quand il arrive, ils sont relativement âgés, 25 ans, quelque chose comme ça. Mais dans le premier groupe, qui est le plus important, on s’aperçoit que les problèmes commencent à 14 ou 15 ans. Et les problèmes de consommation festive, les « raves parties », c’est entre les 16 et 20 ans.

Los primeros signos de nuestros clientes son la ruptura con la escuela, la ruptura con la familia, y a veces, incluso, principios de robo y tráfico, antes aún de los problemas de consumo.

Comenzamos a ver ahora nuevos consumidores que son gente con muchos menos problemas sociales, que consumen en los espacios festivos, los "raves parties", etc.

La gente, cuando llega, tiene alrededor de los 25 años. Pero en el primer grupo, que es el mas importante, percibimos que los problemas comienzan a los 14 o 15 años. Y los problemas de consumo festivo, es entre los 16 y los 20 años.

Ces changements de cadre ne sont pas des changements définitifs, c’est pour ça qu’on les appelle des centres de post-cure et pas des communautés thérapeutiques ou les gens resteraient des années et des années.

C’est la même fonction que pour les hospitalisations : un séjour en post-cure, ou des médicaments, des neuroleptiques, et des choses comme ça, on a la même idée que c’est l’expérience de vie qu’on propose aux gens, en espérant que c’est leur mémoire qui va être marqué par l’expérience, et que ça leur servira une fois qu’ils sont libres dans leur vie a eux.

Le vrai but de l’hospitalisation ce n’est pas le sevrage, c’est la mémoire de l’expérience vécue en collectivité.

Estos cambios de cuadro no son cambios definitivos, y es por eso que los llamamos centros de post-cura y no comunidades terapeuticas donde la gente podría peramencer años y años.

Es la misma función que para las hospitalizaciones: un periodo en post-cura, o medicamentos, o neuropepticos y cosas como esas, tenemos la idea que es la experiencia de via que proponemos a la gente, esperando que su memoria quede marcada por la experiencia, y que eso les servirá una vez libres en su vida corriente.

Ici, on se présente, d’abord, comme des prestataires de services. On essaye de voir, aujourd’hui, quand la personne vient, de quoi elle soufre et comment on peut aider, sans juger, sans faire de projet au long cours, sans avoir d’idée préconçue, sans faire de diagnostic, sans se demander si tu es névrosé, psychotique, etc.

Et à partir de là, un certain nombre de client, mais pas tous, vont revenir et vont établir une relation régulière. C’est ce que Olievenstein appelait le système de l’entonnoir : on reçoit énormément de gens, on reçoit toutes les demandes, et il y en a une partie qui va devenir des clients réguliers.

Au début, quand on a commencé à travailler, on pensait que les gens viendraient nous voir parce qu’on était les spécialistes de la psychologie (des psychanalystes, des anti-psychiatres, etc.) et qu’on allait les aider à comprendre ce qu’ils étaient, et on s’est aperçu que les clients pensaient qu’on était, nous, des spécialistes des produits.

Et c’est pour cela qu’il faut se cultiver sur les pratiques, sur les produits, etc., pour être crédibles a ce niveau là, sinon on n’est pas crédibles.

Par exemple, la culture pharmacologique est beaucoup plus importante pour pouvoir discuter avec le client que pour pouvoir prescrire des médicaments.

Aquí nos presentamos, ante todo, como prestatarios de servicios. Intentamos ver, cuando una persona viene, de que sufre y como podemos ayudarla, sin juzgar, sin hacer un proyecto a largo plazo, sin tener ideas preconcebidas, sin hacer diagnósticos, sin preguntarnos si es neurótico, psicótico, etc.

Y a partir de ahí, hay un cierto número de clientes, pero no todos, que volveran y establecerán una relación regular. Es lo que Olievenstein llamaba el sistema del "embudo": recibimos muchisima gente, recibimos todas las demandas, y hay una parte que llegarán a ser clientes regulares.

Al principio, cuando comenzamos a trabajar, pensábamos que la gente venía a vernos porque eramos especialistas de la psicología (psicoanalistas, antipsiquiatras, etc.), y que ibamos a ayudarlos a comprender lo que eran, y nos dimos cuenta que los clientes pensaban que nosotros eramos especialistas de los productos.

Es por eso que hay que cultivars en las prácticas, sobre los productos, etc., para ser creíbles en ese nivel, sino no seremos creíbles.

Por ejemplo, la cultura farmacológica es mucho mas importante para poder discutir con los clientes que para poder prescribir medicamentos

Par exemple, si quelqu’un est cyclothymique et utilise de la cocaïne pour régler son humeur, ou si un hypomane qui a une expérience très positive de ses propres accès maniaques et utilise de la cocaïne pour recréer ses accès maniaques, il faut bien connaître cette fonction de la cocaïne pour pouvoir reconstituer l’histoire.

On ne peut pas travailler sur les causes sans travailler sur la fonction de la drogue. Et très souvent les clients se défendent (on se défend tous), de nos vérités, et ceux qui viennent nous demander « je veux faire une psychanalyse pour comprendre mon enfance », c’est souvent ceux qui ont de gros problèmes de drogues et qui ne veulent pas le mettre en question.

Et à l’envers, on a des gens qui viennent en disant « j’ai juste besoin d’un médicament, je n’ai pas de problèmes psychologiques » et qui peut être vont plus loin. On les attrape par ou ils veulent, et puis après on voit.

Por ejemplo, si alguien que es ciclotímico y utilisa la cocaína para regular su humor, o si un hipomaníaco, que tiene una experiencia muy positiva de sus propios ataques maníacos y utiliza la cocaína para recrear sus ataques maníacos, hay que conocer bien esa función de la cocaína para poder reconstruir la historia.

No se puede trabajar sobre las causas sin trabajar sobre la función de la droga. Y muy a menudo los clientes se defienden (nos defendemos todos), de nuestras verdades, y los que vienen a pedirmos "quiero hacer una psicoanálisis para comprender mi infancia" son amenudo los que tienen graves problemas con la droga y no quieren ponerla en cuestion.

Y al revés, hay que gente que viene diciendo "solo necesito un medicament, yo no tengo problemas psicológicos" y quizas va mas lejos. Los tomamos por el lado que quieran, y despues vemos.

L’autre chose qui est plus important, c’est de s’ouvrir è une clientèle plus variée, avec une consultation pour les jeunes consommateurs, notamment des espaces festifs. Là il faut qu’on ait des contacts avec des associations qui travaille dans les milieux de fêtes.

Et on peut imaginer qu’on fasse, expérimentalement, des consultations pour d’autre point d’addiction, comme le jeu pathologique, qui induit une forte dépendance, et qui est assez comparable a la cocaïne.

La otra cosa importante sería abrirse a una clientela mas variada, con una consulta para jóvenes consumidores, en particular los de los espacios festivos. Ahí tenemos que establecer contactos con asociaciones que trabajen en el ambiente de las fiestas.

Podemos imaginar que hagamos, experimentalmente, consultas para otros puntos de adicción, como el juego patológico, por ejemplo, que induce una fuerte dependencia que es bastante comparable a la cocaína.

Tout le monde voudrait changer la loi et dépénaliser l’usage de drogue, mais aucun gouvernement a le courage de le faire, parce qu’il pense qu’il va faire voter des électeurs contre lui.

En France, si la police arrête quelqu’un pour usage de drogue, on soupçonne tout de suite la police d’arbitraire, on pense qu’elle doit arrêter quelqu’un pour autre chose et qu’elle va utiliser la consommation de drogue comme prétexte pour l’arrêt.

C’était le problème de la prohibition de l’alcool en Amérique. C’est le même genre de problème. Tout le monde savait que si on arrêtait des gens pour cette raison c’était pour un autre raison.

Todo el mundo quisiera cambiar la ley y despenalizar el uso de la droga, pero ningún gobierno tiene el coraje de hacerlo, porque piensan que van a hacer votar a los electores con él.

En Francia, si la policía detiene a alguien por consumo de droga, enseguida se sospecha de una arbitrariedad de la policía, se piensa que la misma debía arrestar a alguien por otra cosa y que va a utilizar el consumo de droga como un pretexto para la detención.

Era el problema con la prohibición del alcohol en América. Es el mismo tipo de problema. Todo el mundo sabía que si se detenía a gente por esa razón era por alguna otra razón.